Chapitre 2 : Premiers pas▲
Il est temps de se mettre au travail. Plus exactement, nous allons demander à l'ordinateur de
travailler à notre place, en lui donnant, par exemple, l'ordre d'effectuer une addition et d'afficher le
résultat.
Pour cela, nous allons devoir lui transmettre des « instructions », et également lui indiquer les
« données » auxquelles nous voulons appliquer ces instructions.
2.1. Calculer avec Python▲
Python présente la particularité de pouvoir être utilisé de plusieurs manières différentes.
Vous allez d'abord l'utiliser en mode interactif, c'est-à-dire d'une manière telle que vous pourrez
dialoguer avec lui directement depuis le clavier. Cela vous permettra de découvrir très vite un
grand nombre de fonctionnalités du langage. Dans un second temps, vous apprendrez comment
créer vos premiers programmes (scripts) et les sauvegarder sur disque.
L'interpréteur peut être lancé directement depuis la ligne de commande (dans un « shell » Linux,
ou bien dans une fenêtre DOS sous Windows) : il suffit d'y taper la commande "python" (en
supposant que le logiciel lui-même ait été correctement installé).
Si vous utilisez une interface graphique telle que Windows, Gnome, WindowMaker ou KDE,
vous préférerez vraisemblablement travailler dans une « fenêtre de terminal », ou encore dans un
environnement de travail spécialisé tel que IDLE. Voici par exemple ce qui apparaît dans une
fenêtre de terminal KDE (sous Linux)5 :
5 Sous Windows, vous aurez surtout le choix entre l'environnement IDLE développé par Guido Van Rossum, auquel
nous donnons nous-même la préférence, et PythonWin, une interface de développement développée par Mark
Hammond. D'autres environnements de travail plus sophistiqués existent aussi, tels l'excellent Boa Constructor par
exemple (qui fonctionne de façon très similaire à Delphi), mais nous estimons qu'ils ne conviennent guère aux
débutants. Pour tout renseignement complémentaire, veuillez consulter le site Web de Python.
Sous Linux, nous préférons personnellement travailler dans l'environnement graphique WindowMaker (plutôt que
KDE ou Gnome trop gourmands en ressources), en ouvrant une simple fenêtre de terminal pour lancer l'interpréteur
Python ou l'exécution des scripts, et en faisant appel à l'excellent logiciel Nedit pour l'édition de ces derniers.
Avec IDLE sous Windows, votre environnement de travail ressemblera à celui-ci :
Les trois caractères « supérieur à » constituent le signal d'invite, ou prompt principal, lequel vous
indique que Python est prêt à exécuter une commande.
Par exemple, vous pouvez tout de suite utiliser l'interpréteur comme une simple calculatrice de
bureau. Veuillez donc vous-même tester les commandes ci-dessous (Prenez l'habitude d'utiliser
votre cahier d'exercices pour noter les résultats qui apparaissent à l'écran) :
>
>
>
5
+
3
>
>
>
2
-
9
#
les
espaces
sont
optionnels
>
>
>
7
+
3
*
4
#
la
hiérarchie
des
opérations
mathématiques
#
est-elle
respectée
?
>
>
>
(7
+
3
)*
4
>
>
>
20
/
3
#
surprise
!!!
Comme vous pouvez le constater, les opérateurs arithmétiques pour l'addition, la soustraction, la
multiplication et la division sont respectivement +, -, * et /. Les parenthèses sont fonctionnelles.
Par défaut, la division est cependant une division entière, ce qui signifie que si on lui fournit des
arguments qui sont des nombres entiers, le résultat de la division est lui-même un entier (tronqué),
comme dans le dernier exemple ci-dessus. Si vous voulez qu'un argument soit compris par Python
comme étant un nombre réel, il faut le lui faire savoir, en fournissant au moins un point décimal6.
Essayez par exemple :
>
>
>
20
.0
/
3
#
(comparez
le
résultat
avec
celui
obtenu
à
l'exercice
précédent)
>
>
>
8
./
5
Si une opération est effectuée avec des arguments de types mélangés (entiers et réels), Python convertit automatiquement les opérandes en réels avant d'effectuer l'opération. Essayez :
>
>
>
4
*
2
.5
/
3
.3
6 Dans tous les langages de programmation, les conventions mathématiques de base sont celles en vigueur dans les pays anglophones : le séparateur décimal sera donc toujours un point, et non une virgule comme chez nous. Dans le monde de l'informatique, les nombres réels sont souvent désignés comme des nombres "à virgule flottante", ou encore des nombres "de type float".
2.2. Données et variables▲
Nous aurons l'occasion de détailler plus loin les différents types de données numériques. Mais
avant cela, nous pouvons dès à présent aborder un concept de grande importance :
L'essentiel du travail effectué par un programme d'ordinateur consiste à manipuler des données.
Ces données peuvent être très diverses (tout ce qui est numérisable, en fait7), mais dans la mémoire
de l'ordinateur elles se ramènent toujours en définitive à une suite finie de nombres binaires.
Pour pouvoir accéder aux données, le programme d'ordinateur (quel que soit le langage dans
lequel il est écrit) fait abondamment usage d'un grand nombre de variables de différents types.
Une variable apparaît dans un langage de programmation sous un nom de variable à peu près
quelconque (voir ci-après), mais pour l'ordinateur il s'agit d'une référence désignant une adresse
mémoire, c'est-à-dire un emplacement précis dans la mémoire vive.
A cet emplacement est stocké une valeur bien déterminée. C'est la donnée proprement dite, qui
est donc stockée sous la forme d'une suite de nombres binaires, mais qui n'est pas nécessairement
un nombre aux yeux du langage de programmation utilisé. Cela peut être en fait à peu près
n'importe quel « objet » susceptible d'être placé dans la mémoire d'un ordinateur, par exemple : un
nombre entier, un nombre réel, un nombre complexe, un vecteur, une chaîne de caractères
typographiques, un tableau, une fonction, etc.
Pour distinguer les uns des autres ces divers contenus possibles, le langage de programmation
fait usage de différents types de variables. (le type 'entier', le type 'réel', le type 'chaîne de
caractères', le type 'liste', etc.). Nous allons expliquer tout cela dans les pages suivantes.
7 Que peut-on numériser au juste ? Voilà une question très importante, qu'il vous faudra débattre dans votre cours d'informatique générale.
2.3. Noms de variables et mots réservés▲
Les noms de variables sont des noms que vous choisissez vous-même assez librement. Efforcezvous
cependant de bien les choisir : de préférence assez courts, mais aussi explicites que possible,
de manière à exprimer clairement ce que la variable est censée contenir. Par exemple, des noms de
variables tel que altitude, altit ou alt conviennent mieux que x pour exprimer une altitude.
Un bon programmeur doit veiller à ce que ses lignes d'instructions soient faciles à lire.
Sous Python, les noms de variables doivent en outre obéir à quelques règles simples :
- Un nom de variable est une séquence de lettres (a ® z , A ® Z) et de chiffres (0 ® 9), qui doit toujours commencer par une lettre.
- Seules les lettres ordinaires sont autorisées. Les lettres accentuées, les cédilles, les espaces, les caractères spéciaux tels que $, #, @, etc. sont interdits, à l'exception du caractère _ (souligné).
- La casse est significative (les caractères majuscules et minuscules sont distingués).
Attention : Joseph, joseph, JOSEPH sont donc des variables différentes. Soyez attentifs !
Prenez l'habitude d'écrire l'essentiel des noms de variables en caractères minuscules (y compris
la première lettre8). Il s'agit d'une simple convention, mais elle est largement respectée. N'utilisez
les majuscules qu'à l'intérieur même du nom, pour en augmenter éventuellement la lisibilité, comme
dans tableDesMatieres, par exemple.
En plus de ces règles, il faut encore ajouter que vous ne pouvez pas utiliser comme noms de
variables les 29 « mots réservés » ci-dessous (ils sont utilisés par le langage lui-même) :
and | assert | break | class | continue | def |
del | elif | else | except | exec | finally |
for | from | global | if | import | in |
is | lambda | not | or | pass | |
raise | return | try | while | yield |
8 Les noms commençant par une majuscule ne sont pas interdits, mais l'usage veut qu'on le réserve plutôt aux variables qui désignent des classes (le concept de classe sera abordé plus loin dans ces notes).
2.4. Affectation (ou assignation)▲
Nous savons désormais comment choisir judicieusement un nom de variable. Voyons à présent
comment nous pouvons en définir une et lui affecter une valeur. Les termes « affecter une valeur »
ou « assigner une valeur » à une variable sont équivalents. Ils désignent l'opération par laquelle on
établit un lien entre le nom de la variable et sa valeur (son contenu).
En Python comme dans de nombreux autres langages, l'opération d'affectation est représentée
par le signe égale9 :
>
>
>
n =
7
#
donner
à
n
la
valeur
7
>
>
>
msg =
"
Quoi
de
neuf
?
"
#
affecter
la
valeur
"Quoi
de
neuf
?"
à
msg
>
>
>
pi =
3
.14159
#
assigner
sa
valeur
à
la
variable
pi
Les exemples ci-dessus illustrent des instructions d'affectation Python tout à fait classiques. Après qu'on les ait exécutées, il existe dans la mémoire de l'ordinateur, à des endroits différents :
- trois noms de variables, à savoir n, msg et pi
- trois séquences d'octets, où sont encodées le nombre entier 7, la chaîne de caractères Quoi de neuf ? et le nombre réel 3,14159.
Les trois instructions d'affectation ci-dessus ont eu pour effet chacune de réaliser plusieurs opérations dans la mémoire de l'ordinateur :
- créer et mémoriser un nom de variable ;
- lui attribuer un type bien déterminé (ce point sera explicité à la page suivante) ;
- créer et mémoriser une valeur particulière ;
- établir un lien (par un système interne de pointeurs) entre le nom de la variable et l'emplacement mémoire de la valeur correspondante.
On peut mieux se représenter tout cela par un diagramme d'état tel que celui-ci :
n | msg | pi |
\x{2193} | \x{2193} | \x{2193} |
7 | Quoi de neuf ? | 3.14159 |
Les trois noms de variables sont des références, mémorisées dans une zone particulière de la mémoire que l'on appelle espace de noms, alors que les valeurs correspondantes sont situées ailleurs, dans des emplacements parfois fort éloignés les uns des autres. Nous aurons l'occasion de préciser ce concept plus loin dans ces pages.
9 Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit en aucune façon d'une égalité, et que l'on aurait très bien pu choisir un autre symbolisme, tel que n \x{2190} 7 par exemple, comme on le fait souvent dans certains pseudo-langages servant à décrire des algorithmes, pour bien montrer qu'il s'agit de relier un contenu (la valeur 7) à un contenant (la variable n).
2.5. Afficher la valeur d'une variable▲
A la suite de l'exercice ci-dessus, nous disposons donc des trois variables n, msg et pi.
Pour afficher leur valeur à l'écran, il existe deux possibilités. La première consiste à entrer au
clavier le nom de la variable, puis <Enter>. Python répond en affichant la valeur correspondante :
>
>
>
n
7
>
>
>
msg
"
Quoi
de
neuf
?
"
>
>
>
pi
3
.14159
Il s'agit cependant là d'une fonctionnalité secondaire de l'interpréteur, qui est destinée à vous faciliter la vie lorsque vous faites de simples exercices à la ligne de commande. A l'intérieur d'un programme, vous utiliserez toujours l'instruction print :
>
>
>
print
msg
Quoi de neuf ?
Remarquez la subtile différence dans les affichages obtenus avec chacune des deux méthodes. L'instruction print n'affiche strictement que la valeur de la variable, telle qu'elle a été encodée, alors que l'autre méthode (celle qui consiste à entrer seulement le nom de la variable) affiche aussi des guillemets (afin de vous rappeler le type de la variable : nous y reviendrons).
2.6. Typage des variables▲
Sous Python, il n'est pas nécessaire d'écrire des lignes de programme spécifiques pour définir le
type des variables avant de pouvoir les utiliser. Il vous suffit en effet d'assigner une valeur à un nom
de variable pour que celle-ci soit automatiquement créée avec le type qui correspond au mieux à
la valeur fournie. Dans l'exercice précédent, par exemple, les variables n, msg et pi ont été créées
automatiquement chacune avec un type différent (« nombre entier » pour n, « chaîne de caractères »
pour msg, « nombre à virgule flottante » (ou « float », en anglais) pour pi).
Ceci constitue une particularité intéressante de Python, qui le rattache à une famille particulière
de langages où l'on trouve aussi par exemple Lisp, Scheme, et quelques autres. On dira à ce sujet
que le typage des variables sous Python est un typage dynamique, par opposition au typage
statique qui est de règle par exemple en C++ ou en Java. Dans ces langages, il faut toujours - par
des instructions distinctes - d'abord déclarer (définir) le nom et le type des variables, et ensuite
seulement leur assigner un contenu, lequel doit bien entendu être compatible avec le type déclaré.
Le typage statique est préférable dans le cas des langages compilés, parce qu'il permet
d'optimiser l'opération de compilation (dont le résultat est un code binaire « figé »).
Le typage dynamique quant à lui permet d'écrire plus aisément des constructions logiques de
niveau élevé (métaprogrammation, réflexivité), en particulier dans le contexte de la programmation
orientée objet (polymorphisme). Il facilite également l'utilisation de structures de données très
riches telles que les listes et les dictionnaires.
2.7. Affectations multiples▲
Sous Python, on peut assigner une valeur à plusieurs variables simultanément. Exemple :
>
>
>
x =
y =
7
>
>
>
x
7
>
>
>
y
7
On peut aussi effectuer des affectations parallèles à l'aide d'un seul opérateur :
>
>
>
a, b =
4
, 8
.33
>
>
>
a
4
>
>
>
b
8
.33
Dans cet exemple, les variables a et b prennent simultanément les nouvelles valeurs 4 et 8,33.
Attention : les francophones que nous sommes avons pour habitude d'utiliser la virgule comme séparateur décimal, alors que les langages de programmation utilisent toujours la convention en vigueur dans les pays de langue anglaise, c'est-à-dire le point décimal. La virgule, quant à elle, est très généralement utilisée pour séparer différents éléments (arguments, etc.) comme on le voit dans notre exemple, pour les variables elles-mêmes ainsi que pour les valeurs qu'on leur attribue.
(2) Exercices
2.1. Décrivez le plus clairement et le plus complètement possible ce qui se passe à chacune des
trois lignes de l'exemple ci-dessous :
>
>
>
largeur =
20
>
>
>
hauteur =
5
*
9
.3
>
>
>
largeur *
hauteur
930
2.2. Assignez les valeurs respectives 3, 5, 7 à trois variables a, b, c.
Effectuez l'opération a - b/c . Le résultat est-il mathématiquement correct ?
Si ce n'est pas le cas, comment devez-vous procéder pour qu'il le soit ?
2.8. Opérateurs et expressions▲
On manipule les valeurs et les variables qui les référencent, en les combinant avec des opérateurs pour former des expressions. Exemple :
a, b =
7
.3
, 12
y =
3
*
a +
b/
5
Dans cet exemple, nous commençons par affecter aux variables a et b les valeurs 7,3 et 12.
Comme déjà expliqué précédemment, Python assigne automatiquement le type « réel » à la variable
a, et le type « entier » à la variable b.
La seconde ligne de l'exemple consiste à affecter à une nouvelle variable y le résultat d'une
expression qui combine les opérateurs * , + et / avec les opérandes a, b, 3 et 5. Les opérateurs sont
les symboles spéciaux utilisés pour représenter des opérations mathématiques simples, telles
l'addition ou la multiplication. Les opérandes sont les valeurs combinées à l'aide des opérateurs.
Python évalue chaque expression qu'on lui soumet, aussi compliquée soit-elle, et le résultat de
cette évaluation est toujours lui-même une valeur. A cette valeur, il attribue automatiquement un
type, lequel dépend de ce qu'il y a dans l'expression. Dans l'exemple ci-dessus, y sera du type réel,
parce que l'expression évaluée pour déterminer sa valeur contient elle-même au moins un réel.
Les opérateurs Python ne sont pas seulement les quatre opérateurs mathématiques de base. Il faut
leur ajouter l'opérateur ** pour l'exponentiation, ainsi qu'un certain nombre d'opérateurs logiques,
des opérateurs agissant sur les chaînes de caractères, des opérateurs effectuant des tests d'identité ou
d'appartenance, etc. Nous reparlerons de tout cela plus loin.
Signalons au passage la disponibilité de l'opérateur modulo, représenté par le symbole %.
Cet opérateur fournit le reste de la division entière d'un nombre par un autre. Essayez par exemple :
>
>
>
10
%
3
#
#
(et
prenez
note
de
ce
qui
se
passe
!)
>
>
>
10
%
5
Cet opérateur vous sera très utile plus loin, notamment pour tester si un nombre a est divisible par
un nombre b. Il suffira en effet de vérifier que a % b donne un résultat égal à zéro.
Exercice :
2.3. Testez les lignes d'instructions suivantes. Décrivez dans votre cahier ce qui se passe :
>
>
>
r , pi =
12
, 3
.14159
>
>
>
s =
pi *
r*
*
2
>
>
>
print
s
>
>
>
print
type
(r), type
(pi), type
(s)
>
>
>
Quelle est, à votre avis, l'utilité de la fonction type() ?
(Note : les fonctions seront décrites en détail, plus loin dans ce cours).
2.9. Priorité des opérations▲
Lorsqu'il y a plus d'un opérateur dans une expression, l'ordre dans lequel les opérations doivent être effectuées dépend de règles de priorité. Sous Python, les règles de priorité sont les mêmes que celles qui vous ont été enseignées au cours de mathématique. Vous pouvez les mémoriser aisément à l'aide d'un « truc » mnémotechnique, l'acronyme PEMDAS :
- P pour parenthèses. Ce sont elles qui ont la plus haute priorité. Elles vous permettent donc de
« forcer » l'évaluation d'une expression dans l'ordre que vous voulez.
Ainsi 2*(3-1) = 4 , et (1+1)**(5-2) = 8. - E pour exposants. Les exposants sont évalués ensuite, avant les autres opérations.
Ainsi 2**1+1 = 3 (et non 4), et 3*1**10 = 3 (et non 59049 !). - M et D pour multiplication et division, qui ont la même priorité. Elles sont évaluées avant
l'addition A et la soustraction S, lesquelles sont donc effectuées en dernier lieu.
Ainsi 2*3-1 = 5 (plutôt que 4), et 2/3-1 = -1 (Rappelez-vous que par défaut Python effectue une division entière). - Si deux opérateurs ont la même priorité, l'évaluation est effectuée de gauche à droite.
Ainsi dans l'expression 59*100/60, la multiplication est effectuée en premier, et la machine doit donc ensuite effectuer 5900/60, ce qui donne 98. Si la division était effectuée en premier, le résultat serait 59 (rappelez-vous ici encore qu'il s'agit d'une division entière).
2.10. Composition▲
Jusqu'ici nous avons examiné les différents éléments d'un langage de programmation, à savoir :
les variables, les expressions et les instructions, mais sans traiter de la manière dont nous pouvons
les combiner les unes avec les autres.
Or l'une des grandes forces d'un langage de programmation de haut niveau est qu'il permet de
construire des instructions complexes par assemblage de fragments divers. Ainsi par exemple, si
vous savez comment additionner deux nombres et comment afficher une valeur, vous pouvez
combiner ces deux instructions en une seule :
>
>
>
print
17
+
3
>
>
>
20
Cela n'a l'air de rien, mais cette fonctionnalité qui paraît si évidente va vous permettre de programmer des algorithmes complexes de façon claire et concise. Exemple :
>
>
>
h, m, s =
15
, 27
, 34
>
>
>
print
"
nombre
de
secondes
écoulées
depuis
minuit
=
"
, h*
3600
+
m*
60
+
s
Attention cependant : il y a une limite à ce que vous pouvez combiner ainsi :
Ce que vous placez à la gauche du signe égale dans une expression doit toujours être une
variable, et non une expression. Cela provient du fait que le signe égale n'a pas ici la même
signification qu'en mathématique : comme nous l'avons déjà signalé, il s'agit d'un symbole
d'affectation (nous plaçons un certain contenu dans une variable) et non un symbole d'égalité. Le
symbole d'égalité (dans un test conditionnel, par exemple) sera évoqué un peu plus loin.
Ainsi par exemple, l'instruction m + 1 = b est tout à fait illégale.
Par contre, écrire a = a + 1 est inacceptable en mathématique, alors que cette forme d'écriture
est très fréquente en programmation. L'instruction a = a + 1 signifie en l'occurrence « augmenter la
valeur de la variable a d'une unité » (ou encore : « incrémenter a »).
Nous aurons l'occasion de revenir bientôt sur ce sujet. Mais auparavant, il nous faut encore
aborder un autre concept de grande importance.